Bordeaux une belle à deux visages
Etre élue d’opposition à Bordeaux n’est pas chose simple, le maire de Bordeaux est reconnu pour avoir transformé la ville. Il est vrai que la fin de l’aire de Jacques Chaban Delmas avait rangé notre ville au rayon des belles villes endormies.
Après avoir construit le Bordeaux du 20° siècle durant les décennies 50 à 80 avec la création du grand parc, de la Benauge, de Meriadeck, du lac, de la rocade, du pont d’aquitaine,… le maire l’a ensuite laissée s’assoupir…asphyxiée par la circulation automobile par le manque de transports en commun , laissant partir les entreprises en dehors de ses murs, mais aussi les familles…une ville coupée par son fleuve ou la rive droite avait été abandonnée…une ville que l’on trouvait sale, …une métropole régionale qui allait rater le rendez vous du 21°siècle.
Mais Bordeaux à toujours était une belle ville : Belle blonde de par ses pierres du 18° siècle, belle de par les héritages de son histoire architecturale, économique, culturelle , de par son fleuve aux majestueuses courbes, belle de l’environnement régional qui l’entoure, … Belle dans les textes, saluée et reconnue par de grands auteurs. Elle n’était qu'en attente dans son écrin.
Bordeaux avait au milieu des années 90 besoin de changement de look, d’une nouvelle gouvernance, d’un élan.
Je crois sincèrement que son réveil ne pouvait tenir qu’au changement de génération politique et que cette renaissance était alors inéluctable que la gouvernance soit de gauche ou de droite, mais le sens donné au changement en serait bien entendu différent !
Le changement est donc apparu avec l’équipe d’Alain Juppé fortement soutenue par la politique de la communauté urbaine de Bordeaux bien que la majorité soit à gauche depuis plusieurs années.
La transformation de Bordeaux est aujourd’hui saluée et reconnue tant par le voyageur revenant après quelques années d’absence, que par le touriste ou par ses habitants. Il est donc particulièrement compliqué d’y être élue d’opposition et de trouver écho et soutien à nos propositions et remarques, dans cette phase de dynamisme.
Pourtant si les cartes postales et les images montrent une ville transformée, belle et attrayante quand on descend d’un paquebot au coeur du port de la lune. Le recto n’est pas toujours aussi brillant, derrière les façades blondes tous n’est pas rose, à coté du tram tout ne roule pas droit…
La ville n’est pas simple à vivre dans son quotidien pour tous. Elle n’offre pas tous les traits de la cité du 21° siècle que l’on nomme la ville durable, en particulier en terme d’équité sociale et territoriale.
Oui la ville durable n’est pas une simple approche écologique et environnementale. Elle doit s'appuyer sur des grands principes qui sont énoncés depuis plus de vingt ans. Elle doit être solidaire dans l'espace et dans le temps.
Pour cela, elle doit bien entendu préserver et gérer durablement les ressources de la planète, et améliorer la qualité de l'environnement local, mais aussi viser à :
- l’amélioration de l'équité sociale en renforçant l'accessibilité pour tous à l'emploi, aux logements, à l'éducation, à la santé, aux services et équipements collectifs, tout en luttant
contre les inégalités sociales et écologiques
- Amélioration l'équité et la cohésion entre les territoires (à l'échelle infra communale, celle des quartiers, mais aussi à l'échelle intercommunale et dans le cadre de la coopération
décentralisée).
-Sans oublier l'efficacité et l'attractivité du tissu économique.
Depuis mon entrée dans l’opposition Bordelaise, j'interviens dans le sens de la ville durable demandant une amélioration de l’équité sociale et territoriale, pans de la politique de la cité ayant encore bien du retard.
Aussi, cette année je souhaite vous présenter par des séries de photos, le bordeaux aux deux visages, la face B qui n est pas sur les dépliants de l'office de tourisme ou de la CCI.
J’aime cette belle dame blonde qu’est Bordeaux ; aussi je la souhaite accueillante, dynamique mais aussi équitable et durable pour en être comme chaque Bordelais très fier, là est le sens de mon engagement d’élue d’opposition.